En juin dernier, l’Athlélico signalait son grand retour à la compétition. Pour lui, retrouver un club de Marseille était primordial et après avoir été entraîneur adjoint, l’envie de rechausser les crampons était trop grande. Non, ne vous trompez pas, il ne s’agit ni d’une erreur de notre part, ni du club espagnol. Nous parlons ici du retour de Mamadou Niang à l’Athlético de Marseille en Nationale 2 ! Même si à 38 ans, l’attaquant sénégalais est sans doute loin de son niveau d’antan, il reste l’un des meilleurs attaquants que la Ligue 1 ait connu depuis le début du XXIème siècle ! Retour sur ses 10 années en Ligue 1.

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5 premières années de galères et de travail…
La carrière de Mamadou Niang sur les pelouses de notre championnat de France est à diviser en deux. Et pour l’international sénégalais, il a fallu batailler pour arriver à son plus haut niveau et connaître ses plus beaux moments en tant que joueur professionnel. Pour lui, sa carrière commence du côté du Havre, ville qu’il rejoint dans son enfance alors qu’il vivait au Sénégal. Il intègre le centre de formation du HAC mais n’arrive pas à faire son trou. Il met finalement le football de côté, sans doute déçu de la tournure des évènements. Cependant, l’attaquant passe une année avec le club André-les-Vergers, en amateur, pour retrouver la compétition car Carlos Lopez qui lui avait permis de rejoindre le centre de formation, souhaite le faire venir à Troyes.
Ainsi, durant l’année 2000 Lopez réussit son coup et propose à l’entraîneur de l’ESTAC de l’époque, Alain Perrin, d’intégrer le joueur dans son groupe pro. Pour sa première saison, il ne joue que 14 matchs et marque 3 buts. Malgré quelques fulgurances, il peine dans la finition et son rôle ne lui permet pas de s’épanouir. On sent un potentiel chez le joueur par sa puissance, sa rapidité et sa combativité mais de la maladresse dans les 20 ou 30 derniers mètres. Il parvient à se faire une place dans le groupe, sans réellement être titulaire. Il remporte une Coupe Intertoto et tend à s’affirmer comme une personnalité très forte du vestiaire. Pour sa deuxième saison il joue 25 matchs toutes compétitions confondues et marque à 3 reprises uniquement. Le début de saison suivante lui permet de jouer 26 matchs mais souvent comme remplaçant… Son potentiel, son envie de jouer et sa rage de vaincre pousse le club à le prêter pour avoir plus de temps de jeu et pouvoir réellement progresser face aux buts. Il est donc prêté à Metz, en Ligue 2 pour la fin de saison 2002-2003. Il est l’un des acteurs majeurs de la remontée du club en Ligue car il marque à 5 reprises sur 12 rencontres en championnat. Au même moment, alors que tout sourit à Niang et à Metz, L’ESTAC sombre en Ligue 1 et se retrouve à la dernière place du championnat synonyme de relégation. De ce fait, le joueur est champion de Ligue 2 et relégué dans cette même division la même saison, le même mois. Pour lui, il est impossible de rester à batailler pour jouer la montée. A cette période, de nombreux clubs de Ligue 1 s’intéressent à lui. Il signe finalement au RC Strasbourg !
Sa vivacité, sa grinta et son abnégation font de lui un attaquant redoutable pour toutes les défenses de Ligue 1. Le duo Ljuboja-Niang a de quoi faire vibrer des stades et trembler des équipes. Il marque à 8 reprises sur ses 15 premiers matchs avec le RC Strasbourg. Cependant, lors du mercato hivernal son coéquipier en attaque rejoint le Paris Saint-Germain, ce qui va grandement influencer les prestations de Niang. Lors de la deuxième partie de saison, il ne marque plus qu’à 3 reprises et une blessure l’éloigne des terrains pendant un très long mois. La saison suivante, il reforme un duo du tonnerre, mais cette fois-ci avec Pagis. En effet, ils inscrivent près de 30 buts à eux deux en championnat. Cette même année, il remporte la Coupe de la Ligue et marque le premier but du match en finale contre Caen. A la fin de la saison, de nombreux clubs s’arrachent le joueur. Cependant, il choisit l’OM pour son standing mais aussi pour son entraîneur, en la personne de Jean Fernandez avec qui il a déjà travaillé lors de la montée du FC Metz.
5 années de bonheur et de consécration
Il rejoint donc à l’été 2005 l’Olympique de Marseille pour près de 8 millions d’euros. Il est clairement là pour jouer les premiers rôles et s’affirme comme étant un leader charismatique du groupe. L’intensité qu’il met dans chacune de ses courses est remarquable et peut même faire oublier son manque de réussite face au but. De ce fait, il est un titulaire important de l’équipe mais aussi le meilleur buteur du club en championnat avec 10 réalisations en 28 matchs. Après le départ de Fernandez et l’arrivée d’Albert Emon, Niang joue de plus en plus sur les côtés, notamment l’aile gauche de l’attaque. Il est de plus en plus performant dans la surface et devient un titulaire indiscutable dans le onze. Avec 18 buts toutes compétitions confondues, il est l’un des tous meilleurs attaquants du moment en Ligue 1. Au terme de sa deuxième saison avec l’OM, il finit sur la deuxième place du podium, place qualificative pour la Ligue des Champions, et échoue en finale de la Coupe de France. Cette saison, reste une véritable réussite pour le club et sur le plan personnel. Un tremplin sur lequel s’appuyer pour les saisons à venir…
La saison 2007-2008 lui fait découvrir le plus haut niveau européen et les grandes soirées du mardi et mercredi. Il s’agit sans aucun doute d’une des plus belles saisons de sa carrière. Avec son meilleur total de but sur une saison, 23 sur 41 matchs, il est récompensé par une nomination au trophée du « joueur de l’année » en Ligue 1 et figure dans l’équipe type de Ligue 1. Le club phocéen finit à la troisième place en championnat, malgré le départ d’Albert Emon et l’arrivée d’Erik Gerets. Il devient peu à peu une véritable figure du club voire le favori en tribune. Premièrement par son talent, mais aussi par son état d’esprit. Ce qui attise encore l’intérêt de nombreux clubs d’Europe. Il enchaine saison après saison les prestations de haute qualité et se voit même recevoir le brassard de capitaine lors de la saison 2009-2010. A la fin de la saison, il remporte le titre de Champion de France avec le club. Une véritable consécration pour lui, qui a littéralement tout connu dans ce championnat. Pour l’anecdote, il inscrit son 100ème but en Ligue 1, lors de son 100ème match avec le club marseillais. Après cette saison fantastique et l’aboutissement de temps de travail avec le club, Niang affirme son envie de quitter le club. Après de nombreuses spéculations et des points de divergences, Dassier accepte de libérer son joueur et le 8ème meilleur buteur de l’histoire de l’OM rejoint le club Turque Fenerbahçe. Une page se tourne pour lui, mais aussi pour toute la Ligue 1, qui ne reverra plus jouer le joueur jusqu’à son rapide retour à Arles-Avignon en 2014…